posté le 23-02-2012 à 22:37:21

Nous ne voulons pas mourir : 27 août 2026

Il s’est passé quelque chose d’affreux peu après que je me sois arrêté d’écrire. C’est… Ça commence… Ceux qui ne sont pas assez forts pour surmonter ça… C’était un jeune d’à peine 19 ans je crois… Il faisait des études de droit dans l’Ohio, il était venu dans un petit village à 10 kilomètres d’ici pour revoir un peu sa famille… Ils ont du tous mourir pendant l’invasion, en tout cas il est arrivé ici seul. Hier on ne sait pas trop ce qui l’a pris, il a pris une kalachnikov et s’est enfui dehors en hurlant, a passé les barbelés, le champ de mines qui était alors désactivé et a continué toujours tout droit, jusqu’à disparaître de notre champ de vision. On a bien essayé de le raisonner quand on a vu qu’il avait un problème, mais rien n’y a fait, il semblait ne pas nous entendre. Après ça, on a entendu quelques coups de feu pendant 5 minutes, et puis le silence est retombé. Le pauvre garçon doit être mort. Quelle folie…
 

Et ça nous guette tous. Qui dit que demain, je ne vais pas succomber à un accès de folie, prendre une arme et suivre son chemin, ou pire, abattre tous les autres avant de me suicider, ou encore faire sauter les bunkers, ou encore… Mon dieu quelle horreur, j’ai du mal à réaliser. C’est vrai que nous ne sommes que des restes d’une humanité désormais décimée, sans espoir, que notre espèce ne domine plus le monde, que nous avons trouvé nos prédateurs. C’est vrai que nous sommes seuls, en train de tenter de survivre sans raison précise, alors qu’on sait très bien qu’on n’est plus très loin de la fin. C’est vrai que… Je devrais arrêter de dire tout ça, je suis en train de m’enfoncer dans mon pessimisme. Ce n’est pas bon de faire ça dans ce genre de situation.

 

J’y pense, c’est peut être bien à cause des trappes qu’on a découvertes qu’il a perdu la boule. Avoir ça diminue grandement notre sensation de sécurité, forcément j’ai envie de dire. Les bâtiments sont condamnés, mais il est évident que ça ne suffira pas en cas d’attaque massive. Maintenant, quand on monte la garde, on a toujours un œil qui se tourne derrière nous, vers les portes des bâtiments. Je dois avouer que maintenant j’ai peur de ces portes. J’ai peur de les voir sortir de leurs gonds et laisser place à des créatures assoiffées de notre sang. Ce serait notre mort assurée. C’est l’heure de mon tour de garde, je reprendrai l’écriture plus tard.

 


 
 
 

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