Je m’arrêtai brièvement sur les derniers mots de cette entrée. C’était la première fois que je les utilisais, mais l’expression était revenue plusieurs fois par la suite. Probablement un moyen de formuler des mots d’espoirs quand ce dernier commençait à disparaître, un moyen d’ancrer l’instinct de survie quand tout ce à quoi il se rattachait était en train de flancher. Un moyen de ne pas baisser les bras, en somme. Je ne savais pas si cela m’avait réellement aidé, en vérité. Illyria était toujours là, et le seul fait de devoir la protéger suffisait amplement pour continuer à m’accrocher à mon existence. C’est fou que l’on ait toujours besoin d’une raison bien précise pour vivre. Comme si l’humanité avait besoin d’un bâton pour pouvoir marcher, à la manière d’un aveugle. Cependant, l’aveugle, lui, ne l’a pas choisi, alors que les hommes… Au fond, qui sait ? Depuis l’aube de l’Histoire, nous n’avons cessé de nous inventer des buts, de nous inscrire dans un vaste plan qui faisait que nous n’étions pas là par hasard. Il y a peu de domaines qui rivalisent d’inventivité d’ailleurs. Les religions en sont les créations les plus abouties.
Avez-vous déjà eu l’impression d’être suivi ? Que pendant toute une journée, quelqu’un vous observait, peu importe où, peu importe quand ? Ce genre de sentiment arrive pour des raisons diverses et variées. Cela peut être parce que quelqu’un est réellement en train de vous regarder, au boulot ou dans la rue, bien qu’au cours d’une journée, cela vienne souvent de plusieurs personnes, et ne jamais vous menacer en quoi que ce soit, ce ne sont que des coïncidences. Plus rarement, c’est que vous avez une bonne intuition, et si vous avez la preuve que vous êtes observé, je vous suggère d’en parler à quelqu’un, il y a parfois des gens réellement flippants dehors. Parfois aussi, c’est de la simple paranoïa, et il ne sert à rien de dormir avec cette batte de baseball sous votre oreiller.
Je voulais vous parler de quelque chose, je ne sais pas si ça vous le fait à vous aussi, cependant je pense que certains comprendront exactement de quoi je parle. C’est un sentiment d’angoisse comme tant d’autres que l’on peut avoir pour une raison x ou y, et qui la plupart du temps n’est absolument pas justifié. En l’occurrence, le miens se focalise sur les fenêtres, la nuit.