Mercredi
7 janvier, journée noire pour la liberté d’expression. Charlie hebdo a été
assailli par des hommes encagoulés, armés et équipés comme des soldats. 12
personnes, dont les dessinateurs Cabu, Charb, Wolinski, Tignous et Honoré, ont
payé le prix fort pour le combat que menait le journal à la pointe de crayons
et de plumes rebelles contre « les travers de la société française ».
Parmi eux, il y avait également 2 gardiens de la paix, l’un qui était là pour
la protection des journalistes qui se savaient menacés, l’autre qui passait par
là par hasard et a essayé coûte que coûte de faire son devoir. 11 autres
personnes ont été blessées. Les ambulanciers eux-mêmes ont été choqués de se
retrouver face à des blessures « de guerre », pour lesquelles ils ont
« fait des exercices mais pas été préparés à les voir dans la réalité ».
La France est en deuil, et le monde a les yeux rivés sur Paris. En ce moment où
notre pays est meurtri par la violence et la haine, nous sommes tous Charlie.
À l’heure
où je vous écris, les assassins sont toujours en fuite, et les forces de l’ordre
mettent tout en œuvre pour les retrouver. Les hommes politiques de tous les
fronts se rencontrent et montrent leur unité dans cette crise qui rassemble
malgré les différends. La France entière s’est arrêtée pendant une minute en
leur mémoire, et le glas a sonné à travers le pays, jusque dans les campagnes
les plus reculées. Devant la barbarie des djihadistes, c’est l’association de
toutes les personnes civilisées qui répond. C’est la rencontre spontanée des
citoyens de cœur pour se recueillir, pour rendre hommage non pas seulement à
des hommes, mais à la liberté et à la paix qui s’élève face aux meurtriers sans
âme. Le monde lui-même répond présent à cet hommage et affirme sa présence dans
la lutte contre le terrorisme.