Je m’arrêtai brièvement sur les derniers mots de cette entrée. C’était la première fois que je les utilisais, mais l’expression était revenue plusieurs fois par la suite. Probablement un moyen de formuler des mots d’espoirs quand ce dernier commençait à disparaître, un moyen d’ancrer l’instinct de survie quand tout ce à quoi il se rattachait était en train de flancher. Un moyen de ne pas baisser les bras, en somme. Je ne savais pas si cela m’avait réellement aidé, en vérité. Illyria était toujours là, et le seul fait de devoir la protéger suffisait amplement pour continuer à m’accrocher à mon existence. C’est fou que l’on ait toujours besoin d’une raison bien précise pour vivre. Comme si l’humanité avait besoin d’un bâton pour pouvoir marcher, à la manière d’un aveugle. Cependant, l’aveugle, lui, ne l’a pas choisi, alors que les hommes… Au fond, qui sait ? Depuis l’aube de l’Histoire, nous n’avons cessé de nous inventer des buts, de nous inscrire dans un vaste plan qui faisait que nous n’étions pas là par hasard. Il y a peu de domaines qui rivalisent d’inventivité d’ailleurs. Les religions en sont les créations les plus abouties.