Et ça nous guette tous. Qui dit que demain, je ne vais pas succomber à un accès de folie, prendre une arme et suivre son chemin, ou pire, abattre tous les autres avant de me suicider, ou encore faire sauter les bunkers, ou encore… Mon dieu quelle horreur, j’ai du mal à réaliser. C’est vrai que nous ne sommes que des restes d’une humanité désormais décimée, sans espoir, que notre espèce ne domine plus le monde, que nous avons trouvé nos prédateurs. C’est vrai que nous sommes seuls, en train de tenter de survivre sans raison précise, alors qu’on sait très bien qu’on n’est plus très loin de la fin. C’est vrai que… Je devrais arrêter de dire tout ça, je suis en train de m’enfoncer dans mon pessimisme. Ce n’est pas bon de faire ça dans ce genre de situation.
J’y pense, c’est peut être bien à cause des trappes qu’on a découvertes qu’il a perdu la boule. Avoir ça diminue grandement notre sensation de sécurité, forcément j’ai envie de dire. Les bâtiments sont condamnés, mais il est évident que ça ne suffira pas en cas d’attaque massive. Maintenant, quand on monte la garde, on a toujours un œil qui se tourne derrière nous, vers les portes des bâtiments. Je dois avouer que maintenant j’ai peur de ces portes. J’ai peur de les voir sortir de leurs gonds et laisser place à des créatures assoiffées de notre sang. Ce serait notre mort assurée. C’est l’heure de mon tour de garde, je reprendrai l’écriture plus tard.