#mystérieux
posté le 06-04-2015 à 19:08:52

Tomber dans le trou

Connaissez-vous l’origine de toutes les expressions que vous utilisez ? Des fois, on apprend des choses assez surprenantes en cherchant un peu… Ou alors par hasard, après avoir discuté avec une personne d’un autre âge, trop heureuse de nous en apprendre plus sur n’importe quel sujet.Le récit que je vais vous faire vient d’ailleurs d’une de ces fameuses discussions, c’est un homme qui s'était présenté en tant qu'ami de mes grands-parents qui m’a parlé de cette histoire un jour où il venait leur rendre visite. Comme beaucoup de jeunes, alors que mon grand-père s’était excusé un moment et tardait à revenir, je n’ai pas pu m’empêcher de lui lancer « Bah alors ! T’es tombé dans le trou ou quoi ?! » à travers le couloir. À peine je terminais ma phrase que le visiteur me regardait d’un air scandalisé. Je ne sais plus trop si je me suis excusé ou pas, par contre je me souviens bien de ce qu’il a dit pour entamer le sujet :« Malheureux ! As-tu au moins une idée de ce que tu es en train de dire ? »Je n’ai pas trop su quoi répondre, et il a enchaîné sur une histoire assez ancienne, qui lui avait été racontée par sa propre grand-mère, a-t-il dit. À l’époque, elle et son mari vivaient à Londres, et c’était l’époque des Grandes Puanteurs. La Tamise avait beaucoup baissé et les excréments mélangés aux déchets des boucheries bloquaient le canal. La ville était envahie par les mouches et l’air était tellement irrespirable que des gens se couvraient la bouche de mouchoirs pour pouvoir respirer, un peu comme en Chine aujourd’hui. Du coup, les gens étaient furieux et essayaient de s’en aller, même les politiques ont déplacé leurs bureaux pour essayer d’échapper à l’odeur. Quand le niveau de la Tamise a remonté et que la situation s’est calmée, les gens ont compris qu’il était peut-être temps de réfléchir à un moyen d’évacuer les déchets autrement qu’en laissant tout passer dans les rues.Au début, on a essayé d’améliorer les égouts qui existaient déjà. Ça se passait bien, en général, et puis de temps en temps un ouvrier disparaissait. Comme ça, sans crier gare. Ce n’était pas très surprenant non plus pour l’époque, alors on lançait des recherches sans trop se poser de questions. De toute manière, ça n’arrivait pas fréquemment, et on n’était même pas sûr que l’ouvrier ait disparu dans les égouts ou à l’air libre. Alors le réseau a été terminé, et globalement on peut dire que ça s’est déroulé sans anicroche. Les maisons et les commerces y ont été reliés, et ça a tout de suite facilité la vie de beaucoup de monde.Comme le système était tout nouveau, par contre, on voulait s’assurer que tout fonctionnait bien, alors de temps en temps on envoyait des gens vérifier que ça ne bouchait nulle part. Ça a permis une ou deux fois de réfléchir à quelques petites modifications, parce que tout n’était pas encore parfait. Mais le vieil homme m’a raconté que c’est à ce moment-là que certaines personnes ont commencé à se poser des questions, parce qu’on demandait les observations des gens qui descendaient, et tous faisaient la même remarque : les déchets humains s’écoulaient le plus souvent normalement, mais les déchets des commerces étaient anormalement peu nombreux. On a envoyé des gens vérifier que tout était correctement relié, et même si une boucherie avait eu des problèmes d’évacuation, globalement ça allait. On a supposé que le système marchait mieux que prévu, mais certains des agents qui descendaient n’étaient pas de cet avis. Eux, ils étaient sûrs d’avoir vu des restes de viande rongés jusqu’à la moelle.D’ailleurs, on a commencé à leur donner un peu de crédit quand on a retrouvé le corps d’un des ouvriers qui avait disparu pendant l’aménagement des égouts. Il ne restait que quelques ossements, mais on a quand même pu l’identifier à son équipement qui lui avait été arraché. Après l’avoir découvert, on a tout de suite pensé à une colonie de gros rats. Ça correspondrait bien à ce qu’avaient observés les autres employés, et il suffisait que l’ouvrier ait glissé et se soit fracassé le crâne contre une paroi en pierre pour que les nuisibles soient venus profiter de sa carcasse. Du coup, quelqu’un a eu une brillante idée, celle de mettre de la mort-aux-rats dans les déchets des boucheries pour régler le problème. Ça a plutôt bien fonctionné vu que peu de temps après, on a pu constater que le nombre de déchets venant des commerces augmentait dans les égouts. Seulement après il y a eu la première mort réellement inexpliquée.C’était une vieille dame qui habitait en face de chez les grands-parents de notre hôte. Elle allait souvent au marché pour faire ses courses, mais elle a cessé d’y venir du jour au lendemain. Et quand ses voisins du dessous ont commencé à se plaindre d’une odeur épouvantable, on a fait venir la police pour ouvrir la porte et vérifier que tout allait bien. Ils ont d’abord fouillé tout l’appartement sans la trouver, ils ont ouvert la porte de la salle d’eau seulement après. C’est là qu’ils ont compris pourquoi on ne la voyait plus. La pauvre avait été réduite en charpie, le haut de son corps trempait encore dans la cuvette tandis que le bas était tombé par terre. Les insectes avaient envahi la pièce depuis un moment et se chargeaient d’éliminer progressivement les restes, mais on a quand même facilement pu constater que toute la région du bassin était manquante. Vu les marques, il semblait qu’elle avait été arrachée.Les autorités auraient été désemparées ne sachant pas trop quoi faire. Et il n’a pas fallu longtemps pour qu’on signale un deuxième, puis un troisième cas. Comme pour les fois suivantes, on n’a retrouvé les corps que quelques temps après la mort. Bien que le nécessaire ait été fait pour que ce ne soit pas ébruité, probablement pour éviter la panique, les rumeurs couraient vite à l’époque, et il n’a pas fallu longtemps pour qu’on en parle aux coins de rue ou dans les bars, sans trop savoir ce qu’il en était réellement. C’est à ce moment que l’expression « tomber dans le trou » est apparue, pour éviter de parler distinctement de la chose tout en restant suffisamment compréhensible. Je me souviens de ne pas avoir réussi à m’empêcher de rire lorsqu’il m’a dit ça. Mais à ce stade de l’histoire, j’étais partagé entre le comique de l’expression et le malaise par rapport aux évènements, de sorte que même si je riais, j’étais un peu crispé. Le vieil homme m’a regardé d’un air condescendant, et ça a achevé de me rendre mon calme. Il avait l’air de prendre cela très au sérieux, et c’est vrai que même si la fin des dernières victimes ressemble à un épisode de South Park, l’idée de quelque chose rôdant dans les égouts prêtait déjà beaucoup moins à rire. Sans compter son air mystérieux qu'il avait pris à mesure qu'il avançait dans son récit et qui commençait presque à me filer la chair de poule. On aurait dit qu'il délectait de son histoire. Mais ça ne devait qu'être moi.Il a continué l’histoire en me disant qu’à ce stade, sa grand-mère était devenue très inquiète, parce que son grand-père faisait partie de ceux qu’on envoyait de temps à autres vérifier que tout allait bien. Il lui disait qu’elle n’avait pas à s’en faire et qu’il n’y avait jamais eu l’ombre d’un danger quand il était descendu, mais lui-même avait de moins en moins envie de faire son travail. Quand la huitième victime a été retrouvée, ils ont envisagé de se retirer à la campagne le temps que ça se tasse. Mais ils ne l’ont jamais fait, parce que tout s’est terminé avant qu’ils n’en prennent vraiment la décision.À peine une semaine après, des policiers passaient par hasard dans une rue quand on a crié au secours depuis une fenêtre. C’était une femme qui les a fait rentrer et les a menés jusqu’à la salle d’eau où tressautait le corps de son mari qui semblait vouloir se faufiler tête la première dans la cuvette des toilettes. Le bras droit et la tête avaient déjà disparu, et quelque chose continuait de tirer dessus en provoquant des craquements immondes. Un des policiers a dégainé son arme et tiré sur la cuvette qui s’est fendue, relâchant ce qui restait de l’homme dans un flot de sang. Ils ont entendu un crissement dans les canalisations, et puis plus rien. La femme leur a raconté que son mari avait entendu des bruits provenant des tuyaux et que, croyant que quelque chose s’y était coincé, il avait voulu l’en déloger, mais qu’il s’est mis à hurler et n’a plus réussi à se libérer.Le soir même, la décision était prise de murer les canalisations et de chercher un autre système d’évacuation des déchets. Les travaux ont été accomplis en vitesse, et on a préféré employer les toilettes sèches pendant un certain temps. Certains employés racontent qu’avant de finir l’emmurement des égouts, ils ont cru apercevoir du mouvement dans le dernier des accès, mais rien ne leur a permis de le confirmer. Ce n’est que bien plus tard, quand ils ont finalement été rouverts pour devenir ce qu’ils sont aujourd’hui, qu’on a pu voir que quelque chose avait gratté contre la paroi. Mais c’est resté si longtemps fermé qu’il y avait assez peu de chances pour qu’un être vivant ait survécu jusque là. L’histoire menaçant la crédibilité de la ville, elle a vite été effacée des archives et n’a survécu que dans l’esprit de ceux qui l’ont vécue. La cause de la mort des 9 victimes a été remplacée par quelque chose de moins « incongru », et les ouvriers présumés morts ont été déclarés disparus sans plus de précisions.Au moment où le vieux a terminé son récit, je me rappelle avoir sursauté à cause de la porte d’entrée que ma grand-mère a fait claquer en rentrant. Quand elle a vu avec qui je discutais, elle a eu l’air surprise, mais elle a secoué la tête et est allée voir ce que faisait mon grand-père. C’est le moment qu’a choisi notre hôte pour s’en aller, en s’excusant du fait qu’il n’avait pas vu l’heure. Il m’a demandé de le dire à mes grands-parents avant de sortir, me laissant en plan. J’ai failli essayer de le retenir, mais mon grand-père m’a appelé à ce moment et je n’ai pu qu’accepter. Quand il m’a dit que c’était parce qu’il avait entendu de drôles de bruits dans les tuyaux et qu’il voulait que je l’aide à déboucher les toilettes, j’ai failli faire une attaque. J’ai fait en sorte qu’on ne s’en occupe que plus tard dans la journée, et ça m’a rassuré. Je me suis senti idiot très longtemps après ça, je me disais que je m'étais laissé impressionner pour rien. Le jour qui m'a définitivement collé le doute et a achevé d'imprimer cette histoire profondément dans ma tête a été celui où on a dû changer les sanitaires à cause d'une fuite du tuyau et que j'y ai trouvé à l'intérieur des traces d'éraflures qui n'avaient définitivement pas été causées par le tartre.
 


 
 
posté le 06-06-2014 à 00:53:44

Un Slenderman ?

Si j’écris ce témoignage, c’est pour vous faire part de ce qui est arrivé à un ami à qui je tenais beaucoup. Les circonstances de sa disparition ne sont toujours pas claires, mais il est évident que tout ce qui va suivre est l’œuvre d’une personne malveillante. Mon ami Kélian vivait dans un petit village tranquille, dont je ne donnerai pas le nom par soucis d’anonymat. Ça ne faisait pas bien longtemps qu’il vivait là-bas car il avait quitté le lycée depuis à peine deux ans, tout comme moi d’ailleurs. Nos chemins se sont séparés à cause de ça (je vis en effet à présent dans un pays étranger) et c’est pour cette raison que je n’ai entendu parler de cette histoire que tardivement, c'est-à-dire à mon retour chez moi pendant la fin des vacances d’été. À ce moment, j’ai voulu reprendre contact avec mes anciens amis, et tous ont répondu, sauf lui. J’ai alors appelé chez sa mère pour lui demander si tout allait bien, et elle m’a répondu agressivement qu’elle ne voulait plus jamais entendre parler de lui avant de me raccrocher au nez. C’est suite à cet échange que j’ai décidé d’aller voir par moi-même ce qui se passait. Ayant son adresse, j’ai pris la voiture et me suis rendu là où il vivait désormais. Le souci, c’est que sa maison était à l’écart des autres, et je n’ai pas trouvé tout de suite, j’ai dû demander mon chemin, et c’est là que j’ai vraiment commencé à m’inquiéter. Au début, on n’a pas voulu me répondre, et lorsque j’ai trouvé quelqu’un disposé à me répondre, il m’a chaudement conseillé de passer mon chemin car ce n’était pas le genre de personne à qui l’on voulait rendre visite. De toute manière, avait-il ajouté, il y avait peu de chances que je le trouve chez lui, il n’y avait pas de signe de vie par là-bas depuis au moins deux semaines. Quand je suis arrivé chez Kélian, j’ai pu constater que c’était vrai. La boîte aux lettres au bout du chemin menant à la maison était pleine à craquer. La porte d’entrée n’était même pas fermée. Curieusement, il n’y avait pas de trace de vandalisme. Par contre, je suis tombé sur un écureuil qui fouillait dans la cuisine. Il a très vite détalé quand il m’a vu. La poussière commençait à s’installer. Ça faisait bien deux semaines que plus personne n’avait bougé quoi que ce soit dans cette maison. En regardant dans le salon, j’ai trouvé quelques dessins, probablement faits par son petit frère ou sa petite sœur, et aussi une page visiblement arrachée d’un carnet. La page qui m’a fait tout découvrir. Voilà la photocopie d’un des côtés :
http://4.bp.blogspot.com/-nleiL5R2VA0/U5DclRr4sxI/AAAAAAAAABk/0fi1LeEjEDM/s640/scan+12.jpg
 


 
 
posté le 02-06-2014 à 20:20:05

Monsieur Zénèdjet

La vie de Baile Lutrot pouvait aisément être comparée à un long fleuve tranquille. Il n’avait ni femme, ni enfant, mais cela lui convenait, il n’avait de toute manière jamais été le genre d’homme à faire fondre la gent féminine. Le trentenaire vivait dans un petit appartement en plein centre-ville, ce qui lui permettait de tout avoir à quelques pas de chez lui et de ne pas avoir besoin de se déplacer autrement qu’à pied. En bref, il n’y avait pas vraiment de raison qu’il lui arrive quelque chose de notable, et cela fut vrai jusqu’au jour où il rencontra la peur qui, malgré quelques manières un peu étranges, était une personne tout à fait charmante.

 


 
 
posté le 03-05-2014 à 15:34:58

La radio des tombes

Une personne qui n'a pas souhaité révéler son identité a fourni des documents à la police locale. Après analyse, le chef de la police a conclu que ces preuves ont un lien direct avec les événements, qui se sont déroulés dans le studio de « La radio des tombes » le 2 novembre. Cette personne a rassemblé plusieurs éléments énumérés et détaillés ci-dessous :Extrait d'une conversation Skype[22:12] Carby : Coucou ![22:12] Izzark : lu[22:12] Carby : Ca faisait un bail que tu ne t'étais pas connecté ![22:12] Izzark : pas la tete a ca...[22:13] Carby : Ça va pas mieux toi ?[22:13] Izzark : non[22:13] Carby : Le déménagement n'a pas aidé un peu ?[22:13] Izzark : non plus[22:13] Carby : Mais, tu ne voyais pas un psy ?[22:13] Izzark : si, il ma conseiller de parler a des gens. Alors je parle.[22:13] Carby : Si tu veux, j'ai peut-être un truc pour te remonter le moral ![22:14] Izzark : dit toujours[22:14] Carby : Ça s'appelle « La radio des tombes »[22:14] Izzark : c est quoi ?[22:14] Carby : En gros c'est un gars qui fait passer des cassettes que les gens lui envoient, avec des histoires censées faire peur. Des fois, c'est pas mal, mais en général, ça vole pas haut.[22:15] Izzark : t'es con ou quoi ? j'ai la phobie de ce genre d'histoire ![22:15] Carby : Attends attends, le but de l'émission c'est de se foutre de la gueule des histoires en fait.[22:15] Izzark : et alors ?[22:15] Carby : Bah ça fait pas peur du tout. Dès que y'a un peu de suspens, l'animateur fait des p'tits commentaires.[22:15] Izzark : j sais pas... je tiens pas à me rappeler cette foutu soirée ...[22:15] Carby : Alleeeeez, on va se marrer tu vas voir ! Ça te changera les idées[22:16] Izzark : non merci[22:16] Carby : Faut pas que tu restes sans rien faire ! Faut prendre le taureau par les cornes ! Tu ne dois pas te laisser abattre comme ça ![22:16] Izzark : merci pour la leçon de psycho...[22:16] Carby : Fais un effort, j'te jure que tu le regretteras pas[22:16] Izzark : t'es chiant... donne la frequence.[22:16] Carby : Héhé. Very Happy. Va là-dessus http://radiodestombes.blogspot.fr/C'est le blog de l'émission, elle passe en direct dessus.Émission de Radio : « Chers auditeurs, vous venez d'entendre l'histoire de Mr. John... The Reaper, oui c'est ça, magnifique pseudonyme, ô combien révélateur d'une quelconque maladie mentale ! Mais ne vous en faites pas : une équipe médicale sera envoyée à son domicile dans les prochaines secondes. *Bruit d'ambulance*[22:18] Carby : Voilà l'animateur ^^[22:18] Izzark : ca me rassure un peu je m attendai a une blague de ta part...[22:18] Carby : Meeeuh non, c'est marrant, tu verras !Émission de radio : « On continue avec une autre cassette, envoyée par Mr... Ah, je n'ai pas de nom pour celle-là, attendez... Euh... En régie, on me fait signe que cette personne n'en a pas donné. Ce n'est pas grave, ça arrive tous les jours ! Merci bien les gars, si vous pouviez m'apporter un café, ce serait super-sympa de votre part. Ah, je vois qu'on me fait un autre signe, me demandant d'aller me faire voir, donc mieux vaut poursuivre ! On balance la cassette. »[22:20] Izzark : il parle beaucoup en tout cas.[22:20] Carby : Il comble le vide ;)« On me fait savoir que la cassette est prête à être lue. Vous pouvez retrouver les images sur notre blog. Bonne écoute, et n'oubliez pas que c'est avec la radio des tombes, que les récits prennent vie ! *Bruit de magnétoscope*...... C'est parti... »Les radios locales sont nombreuses et la qualité n'est pas souvent au rendez-vous, bien qu'il soit possible de tomber sur quelques émissions qui valent le détour. C'est notamment le cas de celle dont je vais vous parler. La station qui émettait l'émission est située aux alentours de Doel, en Belgique. Au premier coup d'œil, rien ne différenciait cette chaine des autres, avec son lot de potins, de blagues lourdes et d'informations inutiles. Mais c'est lors de la rubrique faits divers du mois de novembre que les choses ont commencé à changer. La rubrique faits divers était l'une des dernières de l'émission. À ce stade, on sentait que l'animateur était fatigué, car il se trompait souvent sur les noms et était imprécis lorsqu'il parlait des différents lieux. Pas très professionnel, je vous l'accorde.Les faits de novembre étaient surtout concentrés sur une tuerie qui avait été commise dans la région l'été précédent, et qui n'avait pas fait beaucoup de bruit. Il y avait eu une dizaine de morts et un ou deux survivants. Comme à leur habitude, les animateurs balançaient des vannes inappropriées à la situation et passaient à côté de détail important. Puis à un moment, alors qu'un des animateurs citait les noms des morts, l'émission s'est brusquement coupée. Les seuls sons qui restaient audibles ressemblaient à de vagues grésillements, entrecoupés de quelques battements, similaires à ceux d'un cœur qui bat. Quelques minutes après la coupure, l'émission a repris. Les animateurs se sont excusés pour ce désagrément et l'ont justifié en prétendant qu'il s'agissait d'une coupure de courant dans leur studio. Bizarrement, ils ont rendu l'antenne juste après cet incident, alors qu'il restait au moins une heure d'émission.[22:27] Izzark : cette voix est vraiment dérangeante...[22:27] Izzark : au fait l animateur devait pas commenter les histoires ?[22:27] Carby : Ça va venir, il laisse d'abord le gars commencer son récit.* Le lendemain, un des animateurs n'était pas présent au studio. Normalement, il y en avait trois : un le matin, un autre l'après-midi et un dernier pour les chroniques et faits divers du soir. Ce jour-là, l'animateur du soir était absent, et son collègue de l'après-midi l'avait donc remplacé. Ce dernier semblait nerveux lorsqu'il abordait les faits divers, puis plus l'émission avançait, plus il semblait être apeuré. Il oubliait des mots dans ses phrases, il parlait à voix basse, si bien qu'il fallut quelquefois monter le son à fond pour l'entendre. Il avait dû fumer au moins deux paquets de cigarettes pendant les deux dernières heures, pour essayer de se calmer. Mais les choses ont empiré au fur et à mesure qu'il parlait. Il a commencé à grelotter, prétendant que le chauffage avait été coupé pour des raisons de budget. Seulement, il est devenu très vite clair qu'il n'avait pas froid. Il était terrorisé par quelque chose. Cette chose semblait se déplacer dans le studio, et se rapprocher de lui. Il disait que quelqu'un éteignait les lumières, et se rapprochait de la salle d'enregistrement.*[22:32] Izzark : c est pas tres drole comme truc :/ et puis la voix de ce mec me met mal a l aise, elle m est vraiment familiere[22:32] Carby : Mais non arrête de délirer un peu!*Au bout d'un moment, l'animateur qui se plaignait d'avoir de plus en plus mal à la tête, a voulu rendre l'antenne. Avant de couper, il a déclaré ne pas savoir où se trouvaient les régisseurs. Il disait que le studio était vide, sombre, et qu'il avait l'impression d'entendre des bruits continus, comme des battements très faibles. Il s'est arrêté de parler lorsqu'il a entendu un bruit plus fort. Le son d'une porte qui s'ouvre lentement a remplacé sa voix anxieuse. Il n'a rien dit sur ce qu'il a vu après que la porte de la salle se soit ouverte. L'émission s'est simplement arrêtée, et des grésillements similaires à la coupure de la veille se sont installés sur le canal.*[22:36] Izzark : je me sens un peu mal a l aise je pense que je vais arreter d ecouter.[22:36] Izzark : T la?*Le jour suivant, la police avait investi le studio, et avait fait un communiqué sur leur fréquence, en demandant à leurs auditeurs de ne plus écouter ce canal. Ils disaient qu'une forme rare de battement binaural avait été émise depuis cette station de radio et que les responsables avaient été portés disparus à cause de ça. Mais cela ne collait pas. Certes, les animateurs portaient des casques, mais pas tous les régisseurs, ni les autres membres de l'équipe technique. Pourtant, ils étaient tous signalés disparus. La police n'a cependant fait aucune autre déclaration à ce sujet.*[22:40] Izzark : Il commente rien en fait l animateur, tu t es foutu de moi ![22:40] Carby : Chhhhhut, arrter de me palrer, j'eessai d'ecuoter !![22:40] Izzark : t es serieux la ?!?*Peu de temps après l'enquête à la station de radio, le village à proximité a semblé se vider progressivement. Au début, ce n'était pas flagrant, car un certain nombre d'habitants se déplaçait souvent vers les villes et ne revenait que pendant les vacances. Mais les habitants qui vivaient dans le village à l'année ont commencé à être eux aussi signalés comme disparus. Le plus troublant, c'est qu'ils ne laissaient absolument aucune trace, ni aucune indication qui aurait pu permettre de les retrouver. Ils semblaient simplement s'évanouir de la réalité. Et ceux qui restaient n'étaient pas plus gâtés. Chez bons nombres d'entre eux, des éléments étaient similaires. Ils sont, pour la plupart, allés consulter le médecin du village, en se plaignant de maux de tête. Ils disaient qu'ils n'entendaient presque plus aucun son, à part ceux de leurs organes en train de fonctionner. Ils entendaient leur cœur battre, leurs poumons se gonfler et se dégonfler à mesure qu'ils respiraient, ils entendaient même leur sang couler dans leurs veines.*[22:45] Izzark : oh merde![22:45] Izzark : le gars qui raconte c est lui que j ai vu à la soirée![22:45] Izzark : Je m arrete la continu d ecouter si ça t'amuse ![22:45] Carby : mm...*La folie qui s'emparait progressivement d'eux les a poussés à écrire des messages décrivant leur cauchemar. Certains comptaient le nombre de pulsations cardiaques en faisant un trait à chaque battement. Quand ils n'avaient plus de papier, ils écrivaient sur les murs. Quand ils n'avaient plus de stylos, ils grattaient avec leurs ongles. D'autres déambulaient dans les rues sans but, en marchant droit devant eux, le regard vide de toute émotion. La plupart s'étaient rongé les doigts. Ils étaient maigres, leurs vêtements partaient en lambeaux, et leur démarche était très marquée par leur perte de raison. Certains sprintaient, d'autres marchaient en reculant. Et puis un jour, plus rien. Il n'y eut plus personne dans les rues, ni dans les maisons. Le village fut plongé dans un silence de mort du jour au lendemain. Les forces de l'ordre tentèrent quelques investigations, mais les policiers se plaignaient toujours de maux de tête et n'arrivaient à rien. La décision de boucler le village et de le déclarer zone interdite fut finalement prise. Vide de toute âme, il s'est peu à peu dégradé, la nature reprenant lentement ses droits.**Des squatteurs ont, des semaines plus tard, voulu s'installer quelque temps dans une des granges du village. Mais ils ont très vite commencé à perdre pied avec la réalité. Ils entendaient des bruits étranges, qui leur paraissaient venir d'en-dessous d'eux. Un soir, l'un d'entre eux a essayé d'aller voir d'où provenaient ces sons. Il a trouvé une radio encore allumée dans le sous-sol de la grange. Quelques jours plus tard, celui-ci avait aussi disparu, et le reste des squatteurs a quitté les lieux, de peur qu'il ne leur arrive la même chose. Aujourd'hui, le village est toujours à l'abandon. Il semble que toutes les radios n'aient pas été arrêtées.**Bruit de magnétoscope*...[23:02] Izzark : Ben pourquoi tu m'a fait ecouter ca?!?...[23:07] Izzark : Ben t es la?...[23:10] Izzark : tu le fais expres de pas repondre?!?[23:10] Izzark : REPOND !!!L'animateur A****** ******* a été retrouvé dans le studio par la police locale, après qu'un des régisseurs soit parvenu à ouvrir la porte de la salle d'enregistrement. Mr. A****** ****** se serait volontairement enfermé dans la pièce. Le rapport du médecin légiste fait mention de plusieurs mutilations volontaires sur les bras, le visage et sur une partie du torse.L'utilisateur utilisant le pseudonyme "Carby", de son vrai nom B******* ******* a été signalé disparu le jour suivant. Aucun indice sur sa position actuelle n'a pu être identifié à ce jour.Le site de la radio ainsi que la fréquence ont été rouverts, ils sont actuellement sous contrôle de la justice. Toute information mise à la disposition des internautes ou des auditeurs ne respectant pas les règles énoncées sur les conditions de diffusion entraînera une fermeture définitive du site et de la fréquence.
 


 
 
posté le 29-03-2014 à 12:54:38

Un étrange jour de Juillet

De l’oxygène. C’était tout ce qu’il voulait. Juste un petit peu d’oxygène. Habituellement, il se souciait peu de ce qui emplissait ses poumons, la planète était bien loin d’un manque de cet élément vital à tous. Cependant, à cet instant, c’était la seule idée qu’il avait en tête, il lui en fallait maintenant. Il se débattait depuis un moment, mais son destin semblait scellé. La lutte était vaine, et il était seul. Ni sa famille, ni ses amis ne savaient où il était. Il était impossible qu’il subsiste, dés l’instant où sa tête avait coulé, son ultime chance s’était envolée. La sensation que ses poumons s’enflammaient le gagna ; sa volonté s’éteignit. L’eau se faufila en lui, si vite qu’elle lui sembla comme impatiente. De toute façon, ça lui était égal. Il cessa ses mouvements et accepta sa défaite.

 


 
 
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