La vie de Baile Lutrot pouvait aisément être comparée à un long fleuve tranquille. Il n’avait ni femme, ni enfant, mais cela lui convenait, il n’avait de toute manière jamais été le genre d’homme à faire fondre la gent féminine. Le trentenaire vivait dans un petit appartement en plein centre-ville, ce qui lui permettait de tout avoir à quelques pas de chez lui et de ne pas avoir besoin de se déplacer autrement qu’à pied. En bref, il n’y avait pas vraiment de raison qu’il lui arrive quelque chose de notable, et cela fut vrai jusqu’au jour où il rencontra la peur qui, malgré quelques manières un peu étranges, était une personne tout à fait charmante.
Mais, réfléchissons un peu. Que se passe-t-il dans la tête de la personne qui a le beau rôle ? Des fois, elle y croit elle-même, et cette situation est trop simple pour que je disserte là-dessus. Je vais plutôt vous demander de réfléchir à ceux qui regardent les autres, masquent leur propre peur ou leur propre désespoir et leur disent que tout va s'arranger, alors qu'ils savent très bien que ce n'est pas le cas. Doit-on leur en vouloir de mentir ? Doit-on les remercier de nous laisser croire que ce qu'on vit n'est qu'une mauvaise passe ?
La seule raison qui avait poussé Nathan aller chercher sa surlécole, cétait quil nen pouvait plus des réprimandes de sa mre. Nathan, ne fais pas ci, Nathan, ne fais pas ça, Nathan, regarde-moi quand je te parle. Fatiguant. Mais maintenant quil était sur le chemin du retour, il se disait que, finalement, cétait peut tre mieux comparé au flot intarissable de paroles de sa petite sur. Sandra navait jamais eu la langue dans sa poche. Au début, on pouvait tenter de lignorer, mais la longue, cela devenait vraiment pénible.