Le réveil sonna. Son insupportable bip-bip ne mit pas longtemps à remplir toute la chambre. Le propriétaire du deux-pièces se leva en grommelant et laissa tomber sa main sur l’appareil, qui s’arrêta. Il affichait six heures trente. Tyler le regarda d’un air désabusé puis alla dans la salle de bain en trainant les pieds. Il avait encore peu dormi. Son métier lui laissait déjà peu de répit, mais en plus, le peu d’heures de sommeil dont il pouvait profiter étaient peuplées de cauchemars dus à ce qu’il voyait pendant la journée.
Halloween. Fête de la peur précédant le jour de la veillée des morts, occasion pour les enfants de se déguiser en créatures de la nuit pour aller quémander des bonbons de maison en maison, occasion pour les plus grands de réveiller en eux leurs peurs les plus ancestrales au moyen d’histoires contées au coin du feu ou de mises en scènes macabres avec des amis. C’est cette dernière option qu’avait choisi le groupe dont Christian et Marie faisaient parti. Le petit bois qui se trouvait non leur avait donné l’idée de jouer à un Slender – jeu de survie disponible sur internet qui remportait alors un petit succès, où le protagoniste doit échapper à un grand homme sans visage – grandeur nature.
Avant de débuter ce récit, il convient de préciser quelques détails nécessaires à la compréhension de toutes les références. L’histoire s’est déroulée en Pologne, dans les environs d’Olsztyn, il n’y a pas si longtemps. Comme dans tous les pays anciennement sous la domination du Kominform, la culture n’est pas la même que dans les pays occidentaux, et cela vaut aussi pour les dessins animés.
Claude reposa sa tasse de café et soupira. La journée s’annonçait longue et ennuyeuse, comme souvent. Il était à peine dix heures et il en était déjà à sa quatrième place. Le vieil homme se leva, traversa lentement son petit salon et regarda la rue par la fenêtre. Son petit village lorrain était très tranquille à cette heure de la journée. Presque tous les gens en âge de travailler était employé dans les villes voisines, le reste été réparti entre le bar, la boulangerie, la mairie, la bibliothèque et la poste. Il n’y avait ni école primaire, ni de pharmacie, et la mine qui se trouvait non loin avait été fermée.